Nous nous sommes procurés un document adressé par la Confédération des buralistes à l’ensemble des membres de la profession concernés par la préfiguration du « zéro-cash », afin de recruter un minimum de 4700 buralistes dans les zones prioritaires fixées par l’État sur le territoire.
Et il semble que cela ne soit pas si facile.
Rappelons les termes connus de la convention et les modalités de sa mise en œuvre.
La Confédération des buralistes, en partenariat avec la Française Des Jeux (FDJ), a obtenu le marché pour assurer, en exclusivité, l’encaissement des créances payées en espèces, pour un montant maximum de 300 €, ou en carte bancaire (sans limitation de montant).
Il s’agit de permettre à certains contribuables, et notamment à ceux qui ne disposent pas de compte bancaire ou qui ont des difficultés avec les paiements dématérialisés, de s’acquitter de leur créance, dans un autre lieu qu’un centre des finances publiques ou une trésorerie.
Pour la DGFIP, il s’agit de faire des économies sur les dégagements de fonds en espèces et d’assurer la sécurité des agents en charge de l’encaissement direct des créances fiscales. S’il n’y a plus d’espèces dans nos services, cela réduit considérablement les risques de braquage à main armée.
Il est prévu une préfiguration du nouveau dispositif dans 18 départements avec un déploiement progressif dans chaque département au cours du premier semestre 2020. La généralisation sur tout le territoire est prévu au 1er juillet 2020.
La solution technique utilisée sera accessible via le terminal FDJ. Les personnes concernées, quand elles viendront payer leurs créances, auront donc simplement l’impression de jouer au Loto. Sauf que cette fois encore, c’est l’État qui sera le seul gagnant !
Le document nous apprend également que la rémunération des buralistes sera une commission de 1,50 € par acte d’encaissement. Ces conditions sont supérieures à ce qui se pratique dans d’autres pays européens pour le même type de mission (entre 0,30 € et 0,50 €). Nous ne connaissons pas la commission de la FDJ pour la mise à disposition de la solution technique.
Au final, le coût réel par transaction pourrait avoisiner les 2 €.
Or 2 €, c’est justement le montant de la prime accueil perçu par le caissier par journée de tenue de la caisse dans les postes de plus de 5 agents!
Pour le coup, la rémunération des buralistes nous apparaît vraiment généreuse, à moins que ce ne soit le montant par jour de la prime caisse qui soit scandaleusement sous évalué.
Nos informations nous laissent entendre que les buralistes ne sont pas très chauds pour s’engager dans cette nouvelle mission.
Il se pourrait donc, d’ici la fin de l’année 2019 ou le début de l’année 2020, qu’il y ait un rebondissement dans ce dossier si la Confédération des buralistes ne réussit pas à recruter suffisamment de buralistes pour répondre aux cahiers des charges de la convention.
Affaire à suivre.