Compte Rendu du groupe de travail ministériel sur la stratégie ministérielle en matière d’IA ( Intelligence Artificielle)

Vendredi 26 septembre 2025

Documents de travail :

  • Plan stratégique ministériel de déploiement de l’IA / 2025
  • Etude relative à l’impact de l’IA sur les métiers du contrôle et de l’enquête / point d’étape septembre 2025

Dans ce document ministériel sur la stratégie IA, le secrétariat général décrit :

  • sa vision du déploiement IA,
  • l’état des lieux en septembre 2025 ( liste des SIA et projets)  
  • les risques et points de vigilance,
  • la mutualisation et la rationalisation dans le déploiement des SIA (Systèmes d’Intelligence Artificielle),
  • la gouvernance de cette stratégie ministérielle,
  • l’animation du dialogue social autour de ces questions,
  • l’impact RH notamment sur les compétences, la formation.

Pour l’UNSA, nous avons évoqué plus précisément :

  • les implications humaines et sociales d’un tel déploiement technologique,
  • la nécessité d’une bonne gestion prévisionnelle des ressources humaines et des compétences,
  • une méfiance de notre part sur une trop grande dépendance aux prestataires externes,
  • les risques de déshumanisation de certains processus administratifs,
  • et en conséquence la perte de sens des agents pour leur travail et leur engagement professionnel.

Dans ce plan stratégique l’IA est décrite comme un levier d’efficience dans les systèmes d’information (SI) ministériels, avec l’ambition de fluidifier les processus administratifs et d’améliorer la prise de décision.

Cette approche est, de notre avis, surtout technocratique, et le numérique est avant tout vu comme une solution à tous les problèmes sans une prise en compte suffisante des répercussions sur les agents, leurs métiers, leurs compétences professionnelles, les missions, et au final le service public.

Le discours ministériel fait l’impasse sur les transformations réelles que ces technologies pourraient induire sur le travail des agents et l’organisation du travail. 

Si la stratégie indique un « accompagnement de l’impact de l’IA sur les organisations et les métiers », il manque de détails concrets sur la manière dont cet accompagnement des agents sera organisé. Les conséquences sur les conditions de travail, la répartition des tâches, les carrières, les rémunérations, l’organisation du travail, et la formation continue des agents sont à peine esquissées.

« Il y a une nécessité d’inclure les agents et bien sûr leurs représentants syndicaux, dans une réflexion collective préalable, afin d’éviter que l’IA devienne un facteur d’épuisement ou de démotivation, plutôt qu’un levier de progrès.

Nous demandons à ce titre l’ouverture d’une négociation sur l’évolution de l’IA aux MEF et ses conséquences.

Nous pourrions déjà travailler sur une charte de l’IA dans nos ministères en commençant par transposer les chartes IA européennes et des services publics pour notre périmètre ministériel. »

Pour l’UNSA, l’IA ne doit pas être vue comme un simple outil pour optimiser des tâches répétitives, mais comme un moyen d’accompagner l’évolution des métiers et des missions.

Les enjeux essentiels sont :

  • l’accompagnement de l’évolution de l’IA dans nos missions,
  • la redéfinition progressive de nos doctrines d’emplois,
  • la rénovation et le renforcement des formations pour accompagner la mutation des métiers et des compétences,
  • un soutien actif aux agents et cadres dans l’adaptation de leurs métiers à un environnement technologique,
  • La mise en place d’une véritable Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences qui évitent tout déclassement professionnel mais prépare les agents et les cadres à cette révolution informatique inévitable.

Ce déploiement de l’IA pose de nombreuses questions sur le présent et l’avenir de nos emplois, missions et conditions de travail.

  • La place de l’usager et les relations administration / usager ?
  • Le niveau d’investissement financier de l’Etat envers notre IA ministérielle ?
  • Le niveau de concertation et de dialogue social sur ces questions ?

Durant ces 4 heures d’échanges et de débats, l’administration a posé sur la table la question des agents qui utilisent l’IA, notamment l’IA Générative, via des plateformes hors cadre ministériel et les risques liés à ces pratiques notamment sur les données administratives, la sécurité, …

Une charte d’utilisation des outils collaboratifs viendra préciser tout cela en novembre prochain.

L'IA en question. Une vidéo de l'UNSA !

La protection des données sensibles est en effet une priorité pour le ministère ( SNUM) et va déterminer, dans le cadre budgétaire retenu, des choix importants pour les plateformes d’IA génératives qui pourraient constituer la base d’un outil ministériel.

Néanmoins, SNUM monte rapidement en compétence sur ces sujets IA en recrutant des profils spécifiques qui permettraient de ne pas trop dépendre de prestataires externes.

Tant pour les équipes de direction de la DGFiP, que pour les usagers qui utilisent le portail impôts.gouv, des évolutions IA sont en déploiement ou en expérimentation notamment à la DGFiP.

Nous avons pu dans un deuxième temps écouter le représentant de l’INRIA (Institut National de Recherche sur l’IA) faire un point sur l’étude qui arrive à son terme concernant l’impact de l’IA sur les métiers du contrôle et de l’Enquête.

Cette étude préconise un dialogue social renforcé sur ces questions de l’IA pour préparer notre administration à cette transformation profonde de nos métiers et organisation du travail.

Cela passe :

  • par une formation de tous les agents et les cadres aux concepts et techniques de l’IA,
  • un dialogue professionnel sur la qualité du travail avec l’IA,
  • une évaluation dans le temps des effets de l’IA sur le travail,
  • un dialogue social renforcé.

L’UNSA a dit son inquiétude sur l’impact progressive et dans le temps de l’IA sur les schémas d’emplois de nos administrations, dans une période où l’Etat cherche à faire des économies sur la fonction publique.

La question de la GPEC est centrale pour :

  • évaluer continuellement les besoins techniques de nos missions dès lors que l’IA transformera la façon de traiter les données et le contrôle de celles-ci,
  • recruter et former les agents et les cadres en adéquation avec l’évolution des techniques de travail.
  • Revoir les doctrines d’emplois à l’aulne de l’évolution des qualifications demandées.

Contact

Co-secrétaires départementaux :

Béatrice BIGORNE

Frédéric NYCZKA

Email : unsa.drfip59@dgfip.finances.gouv.fr

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