Tout d’abord, rappelons que l’UNSA refuse l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite et l’augmentation de la durée de cotisation.
Dans le cadre de la réunion bilatérale qui s’est tenue au ministère du Travail le vendredi 14 octobre 2022 l’UNSA a défendu ses propositions. Ce rendez-vous correspond au cycle 1 des concertations retraite intitulé « emploi des seniors et prévention de l’usure professionnelle ».
S’agissant de la question des retraites, l’UNSA a rappelé qu’un senior sur deux n’est plus en emploi au moment de liquider sa retraite. Pour l’UNSA, il convient d’agir rapidement pour améliorer la situation des seniors face à l’emploi.
Pour ce faire,il importe donc d’agir sur la qualité de l’emploi en facilitant en particulier les aménagements de postes et de temps de travail et de sécuriser les transitions et les adaptations professionnelles par la formation. Il s’agit également d’inciter les entreprises à embaucher et à conserver leurs seniors et de renforcer l’accès aux dispositifs de retraite progressive, mais également de lutter contre les stéréotypes liés à l’âge.
Pour améliorer le maintien en emploi des seniors, l’UNSA a proposé au ministère du Travail :
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de remettre en œuvre l’obligation de négocier un accord d’entreprise et de branche en faveur de l’emploi des seniors ;
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la création d’un index seniors ;
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une obligation de rendez-vous du Conseil en Évolution professionnelle (CEP) pour tous à 45 ans (40 ans pour les salariés dont les métiers sont pénibles).
Les seniors étant plus touchés par le chômage de longue durée, le retour en emploi revêt une importance cruciale, ainsi pour l’UNSA, il nécessite :
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un accompagnement des demandeurs d’emploi qui doit être ciblé et renforcé ;
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le maintien des dispositions actuelles d’assurance chômage pour les seniors (3 ans d’indemnisation maximumà compter de 53 ans notamment).
Concernant les transitions activité-retraite l’UNSA demande :
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Le renforcement de l’accès au dispositif de retraite progressive ;
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Son extension à la fonction publique.
Afin que les travailleurs connaissent mieux ces dispositifs, l’UNSA propose une obligation d’information de la part des employeurs et du CEP et l’adjonction d’un volet de simulation de ce dispositif sur les sites internet des organismes de retraite.
Sur les actions préventives, l’usure professionnelle et la pénibilité, l’UNSA :
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Revendique un retour au C3P en réintégrant les 4 critères de pénibilité supprimés par les ordonnances de 2017 (manutentions manuelles de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, agents chimiques dangereux).
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Demande un renforcement des contrôles dans les entreprises pour veiller à la déclaration effective des expositions à la pénibilité.
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Souhaite que l’organisation des carrières pénibles et de la fin de carrière des seniors puissent faire l’objet d’aménagements (réduction du temps de travail en fin de carrière, interdiction d’exposition à la pénibilité au-delà d’un certain âge ou durée d’exposition, etc.).
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Propose enfin une véritable mobilisation des excédents financiers de la branche accident du travail, maladie professionnelle pour financer des politiques de prévention des risques professionnels ambitieuses.